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  Cahier Informatique n° 29
   
     
 

Ces médecins qui développent

Ils sont une trentaine répertoriés sur le site de la MASEF (Médecins auteurs de sharewares et freewares). Ce qui ne représente vraisemblablement que la partie émergée de l'iceberg des médecins s'étant mis, par plaisir ou par obligation, au développement informatique. Mordus d'informatique ou simplement déçus par l'offre du marché, ces praticiens ont une doctrine commune : « l'informatique simple et pas chère ».


Dr Christian Courdy

  
Dr Philippe Cadic

  
Dr Tran Tuan Anh

Qu'est-ce qui peut bien faire courir les médecins, toujours plus nombreux, qui se lancent dans la programmation et le développement d'outils logiciels ? Une passion pour l'informatique ? Une indicible envie de rester indépendant ? Sûrement un peu de cela, mais en fait, tous, à leur manière, ont été poussés par la nécessité de combler un vide dans l'offre du marché. C'est typiquement le cas du Dr Cyril Chazelet, chirurgien viscéral cancérologue à Issoudun, qui a développé avec File Maker, « Media-Surg » un logiciel répondant à ses besoins spécifiques de suivi des fichiers chirurgicaux des patients. « En informatique pour les chirurgiens, c'est le désert complet car les logiciels du marché sont très loin de nos préoccupations et comme ils sont verrouillés, on ne peut pas les adapter », confie ce praticien. A partir de File Maker, le Dr Cyril Chazelet a donc mis au point un outil permettant d'entrer facilement des comptes rendus type, des rapports de sortie, des résultats d'anapathologie, des observations et de générer des statistiques. Bref, un outil comprenant près de 500 rubriques, 12 fichiers liés entre eux, adapté à la pratique des chirurgiens.

Le choix de File Maker, que l'utilisateur de « Media-Surg » doit avoir sur son ordinateur, présente l'avantage d'un produit simple à utiliser, laissant l'utilisateur libre d'adapter facilement le shareware à ses propres besoins. En outre, le shareware tourne sur Mac et PC, Filemaker étant équivalent (à quelques différences d'ergonomie près) sur les deux plates-formes (et pas cher : 800 F).
Compatibilité et facilité de développement, deux arguments que le Dr Christian Courdy reprend volontiers à son compte, lui qui utilise aujourd'hui un logiciel s'appuyant également sur Filemaker. Représentant la communauté Mac, ce praticien a commencé à développer un outil, il y a longtemps, en attendant un outil de marché plus performant. « Malheureusement, les solutions proposées par les éditeurs se sont avérées, lourdes, complexes et chères. Résultat, on se sert d'un logiciel coûteux à 25 % de sa capacité. Cela a freiné les médecins dans leur informatisation », commente-t-il. Le Dr Courdy explique cette réaction par le caractère indépendant des médecins, mais évoque aussi la mauvaise démarche des éditeurs qui a consisté souvent à imposer une pratique médicale. « Il me semble important d'offrir un outil simple et surtout adaptable à la main du médecin et non le contraire. »
« Je revendique pour les médecins la liberté de d'organiser leur travail comme ils le veulent », insiste pour sa part le Dr Pierre Elzière, généraliste à Sète, auteur notamment d'un logiciel développé sous visual dbase, Applimed pour la gestion de cabinet et du logiciel Planimed, pour la gestion des tours de garde de médecins libéraux. « En développant avec ce langage, choisi pour sa compatibilité, je m'assure que l'on peut réutiliser les données, qu'on n'est pas coincé avec un format propriétaire si l'on veut changer son fusil d'épaule ensuite. »

Du jeu à la passion

Il n'en demeure pas moins qu'entre avoir besoin d'un outil et le développer, le pas est quand même assez grand. Et si le Dr Chazelet n'avait jamais touché à l'informatique de base, si le Dr Elzière parle du côté ludique de l'informatique, beaucoup des praticiens auteurs de logiciels ou d'utilitaires (qui sont la plus grande part des produits proposés) avouent s'être pris de passion pour l'informatique de base. « C'est un peu le challenge de la nouveauté qui m'a attiré », explique ainsi le Dr Roger Remblain, développeur prolixe de modules médicaux et non médicaux (le cryptage, le traitement de texte, comptabilité, etc.). Le Dr Tran Tuan Anh, généraliste, est, quant à lui, tombé dans la programmation il y a dix-huit ans. Au début, il développe juste pour le plaisir, puis se prend au jeu au point de créer il y a deux ans son entreprise, tout en gardant son cabinet. « Si l'on veut diffuser, maintenir le logiciel, il faut une structure », explique-t-il. Mais la vocation du développeur indépendant reste intacte : il s'agit de mettre au point les outils manquants sur le marché et de les mettre à disposition à peu de frais pour la profession. Aujourd'hui, le catalogue du Dr Tran comporte DocKit, une aide à la consultation puissante et Néocortex (encore à l'état de prototype) qui est une aide au diagnostic. Autre mordu de l'informatique, le Dr Philippe Cadic, a découvert Linux il y a quatre ou cinq ans. En fin d'Internat à Montargis, ce médecin programme depuis près de vingt ans et envisage même de créer une société d'informatique médicale, tout en gardant comme le Dr Tran, la volonté de continuer à offrir à tous ses confrères des produits gratuits et notamment le freeware en développement pour la gestion des dossiers patients. L'entreprise gérera notamment un site (déjà monté) visant à favoriser gratuitement les contacts entre médecins remplaçants et médecins installés.

Accessibles à tous

Payants ou gratuits, les logiciels développés par ces médecins se veulent avant tout accessibles à tous. L'esprit du médecin-auteur est plus proche de l'esprit « club » que de la « start-up » façon nouvelles technologies. Si quelques outils sont payants (du prix d'une consultation à quelques centaines de francs), c'est souvent davantage « pour donner une valeur au produit », explique le Dr Roger Remblain, généraliste mordu d'informatique. D'ailleurs, les produits du Dr Remblain, notamment son best-seller, Memdoc, un aide-mémoire compact et facile à utiliser (voir rubrique « Le share ware du mois » en page ) est à peine bridé dans sa version téléchargeable (juste deux modules bridés) et peut être parfaitement utilisé comme cela. Le Dr Pierre Elzière, après avoir diffusé son produit en freeware (300 utilisateurs officiellement recensés), a lui aussi opté pour une participation symbolique (115 F) pour compenser l'afflux des demandes d'informations qui lui prend du temps. Mais dans l'ensemble, les médecins développeurs ne veulent surtout pas entrer dans le schéma qu'ils ont dénoncé en se mettant au clavier. Et Philippe Caduc résume assez bien la volonté de ceux qui n'ont pas trouvé chaussures à leurs pieds sur le marché : « L'idée est de proposer une nouvelle conception de l'informatique aux médecins et de véhiculer l'information selon laquelle l'informatique n'est pas synonyme d'eaux aussi troubles que précieuses. »

Cécile CLICQUOT DE MENTQUE

Pour en savoir plus :
Site de la masef, http://www.masef.com
(Tous les logiciels et tous les e-mail et sites des médecins auteurs)
 

 
     

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